Category: Creativity

COVID-19 x VALEURS DE SOCIETE : en route vers un monde meilleur ?

Temps de lecture estimé : 1 min.

C’est parti pour la semaine des alternatives concrètes*!

Aujourd’hui, je vous ai proposé de répondre à deux questions en 5 minutes sur votre smartphone en utilisant la plateforme menti.com. Voici les résultats.

1/ LES CAUSES DE LA CRISE

Certes, les modèles et les infrastructures parlent toujours des hommes qui les conçoivent et qui les promeuvent. Toutefois, vous avez été assez équilibrés dans votre jugement. Les causes de la crises sont à la fois liées à

  • La mondialisation et à l’esprit du capitalisme (financier) tel qu’il a prévalu dans les dernières décennies.
  • Les hommes, leur nature pleine de défauts, les actions qui sont les leurs… ou pas.

2/ VERS DE NOUVELLES VALEURS DE SOCIETE

Les valeurs de dépassement de soi ont votre faveur ! Solidarité, entraide, durabilité, empathie, humanisme, civisme… Je note aussi une part non négligeable de mentions de type “conservatrices”, sur des valeurs de continuité le local, la famille, l’hygiène. Peu de valeurs d’affirmation de soi (le pouvoir, la passion, l’audace…), mais cela viendra peut-être dans les prochaines semaines?

A demain pour une autre séquence collaborative, sur notre système de santé probablement.

Jean.

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COVID-19, peste de l’esprit exprimée par le corps ? Le corps reflet de l’esprit, l’esprit reflet du corps.

Kafka, après Spinoza et quelques autres l’ont déjà mis en évidence depuis bien longtemps. Pour Kafka, les yeux sont les fenêtres de l’âme et le Spinoza de l’éthique nous rappelle souvent que le corps n’est qu’une manifestation de l’esprit et inversement.

La conception dualiste est morte depuis longtemps.

La conception dualiste est morte depuis longtemps.

La psychanalyse a achevé de nous convaincre de la question. Le corps mécanique détaché de l’esprit des savants du XIXème siècle qui croyaient à l’animal machine est un leurre. Le corps, selon la belle formule de Merleau Ponty est un corps vécu. 

Pour le dire plus simplement – mais moins justement aussi sans doute – le corps est un reflet de l’esprit et l’esprit un reflet du corps.  En effet, ce qui est trouble dans ma tête à un moment se manifeste d’une manière ou d’une autre dans mon corps. A l’inverse, nous savons depuis longtemps que les corps communiquent par leurs inconscients respectifs. Nous savons que les corps se parlent et qu’ils échangent entre eux de mille manières.

Ces corps sont porteurs d’une mémoire que l’esprit de l’un ne sent pas mais que le corps de l’autre peut capter sans même le savoir. Il le perçoit sans l’apercevoir.

Partant de cette idée, pouvons-nous émettre l’idée que d’aucuns pourraient trouver saugrenue que cette pandémie qui nous touche si durement ne serait que le reflet de cette crise profonde que nous traversons depuis que le monde post-moderne s’est installé, avec son impossibilité à faire le clair sur les concepts les plus fondamentaux et surtout avec cette incapacité que nous aurions à sortir des ténèbres sur des questions centrales et fondatrices ?

Certains ne sont pas loin de le penser et il me semble que nous devrions nous pencher sur cette suggestion féconde.

Cette crise sanitaire n’est pas qu’une crise du corps. Elle est sans doute la marque du malaise de l’esprit qui est si prégnant dans nos sociétés et que faute d’un divorce trop grand entre le monde des acteurs et le monde des penseurs, le monde des gouvernés et celui des gouvernants, le monde de l’un et le monde l’autre, nous n’avons pas su soigner.

Nos concitoyens le savent et ce n’est sans doute pas par hasard, paraît-il, que les ventes du livre de Camus, La peste, sont montés en flèche dans notre pays ces derniers jours.

L’entreprise colonisée par la finance et le monde colonisé par l’entreprise.

Nous savons – depuis Platon au moins – ce qu’est l’œuvre colonisatrice. Lorsqu’un pays en colonise  un autre c’est parce qu’il ne veut pas, ou ne peut pas, voir les troubles qui vivent à l’intérieur de son être et alors il les projette vers l’extérieur.

Ce qui se passe ici d’ailleurs dans le domaine politique, se traduit aussi souvent dans le monde de la psychologie. Nous le savons notamment avec cette nouvelle pathologie mise en évidence par PC Racamier et qui est la perversion narcissique. Le pervers narcissique est un être vide qui cherche à combler son vide en captant toutes les richesses intérieures de sa victime qu’il a soigneusement et préalablement envouté, charmé, séduit par diverses logiques qui s’apparentent à des formes d’escroquerie morale.

Loin de nous l’idée de dire ici que ces pratiques seraient à l’œuvre dans le monde de l’entreprise. Il ne s’agit pas exactement de dire cela. Ce que nous voulons dire c’est ici simplement que lorsque je me porte à l’extérieur de manière violente c’est souvent parce que je refuse de régler en moi une crise profonde qui m’inquiète. La colonisation de l’autre est une forme de fuite et de sauve qui peut de ce qui est trouble en moi.

Or – et je ne suis pas le seul à le dire, nombre de mes amis qui vivent dans le monde l’entreprise me le confirment mais aussi les statistiques et la réalité le prouvent – le monde de l’entreprise vit à l’heure de la colonisation, sous ses airs de recherche de nouvelles formes de management, sous ses dehors parfois sensibles à la détresse et au bien-être du salarié et du client. Cette colonisation est le fait d’une de ses composantes – importante certes mais pas exclusive – à savoir la partie financière.

La partie financière de l’entreprise a bien colonisé les autres parties qui composent ce bel ensemble qu’elle constitue. Certes en droit français – et à juste titre car c’est sa spécificité – l’entreprise se distingue de l’association en ce que c’est une personne morale à but lucratif.  Une entreprise est bien là pour gagner de l’argent ou pour faire des économies. Nul ne saurait le contester. Cependant c’est aussi une personne morale. En tant que telle, il me semble donc qu’il y a au moins trois dimensions d’égale valeur en elle : une dimension entrepreneuriale, une dimension humaine et une dimension financière.

Une entreprise est en bonne santé lorsque ces trois pôles s’équilibrent et lorsqu’ils communiquent entre eux. Or cela ne semble plus être le cas aujourd’hui. L’un des trois a écrasé progressivement les deux autres. Et le pire est que cette colonisation a conduit à une autre forme d’envahissement. En effet, il s’est traduit par une colonisation de la société civile par l’entreprise.

Contrairement à ce que les apparences pourraient laisser croire cette colonisation n’est pas la marque d’une force. C’est le signe d’une pathologie et d’une faiblesse. La logique de l’hyper séduction d’un Don Juan dissimule en effet derrière elle la peur terrible de la statue du commandeur qui guette et qui rôde comme le montre merveilleusement le film de Milos Forman, Amadeus.

Cette colonisation masque des ténèbres intérieures qu’elle refuse de voir. On le comprend d’ailleurs car ils ne sont pas aisés à observer et à accepter. Loin de nous l’idée de moraliser une telle situation. Surtout pas de moralisation sur le sujet. Etablissons ici un constat qui implique de voir la réalité telle qu’elle est peut-être et de ne plus se laisser happer par l’illusion de l’apparence (l’appât rance comme dirait Lacan peut-être?).

Vivons-nous dans une période prérévolutionnaire ?

Certains le soutiennent depuis longtemps et plusieurs indices vont dans le sens d’une telle analyse. Il ne s’agit pas ici de jouer les Cassandre ni de faire peur. La peur est mauvaise conseillère. Il ne s’agit pas non plus ici de prétendre s’ériger en prophète (de malheur qui plus est). Il ne s’agit pas de juger car nous sommes tous responsables de ce qui nous arrive. Certains ont peut-être plus de tort que d’autres mais nous avons tous notre part.

En conséquence, partant de l’idée que le débat est toujours fécond, lorsqu’il est fait de bonne foi, il  s’agit simplement ici de proposer les modestes analyses d’un chercheur qui travaille sur notre société depuis plusieurs années et qui souhaiterait ici livrer quelques-unes de ses réflexions et de ses analyses sur ce monde qu’il cherche à comprendre.

Comme nous le sentons bien, plusieurs éléments contemporains ressemblent à s’y méprendre à ce qui existait à l’aube de la Révolution française. Ces éléments pathologiques semblent de nature à nous laisser croire la possible existence d’une boucle névrotique dont nos sociétés ne parviendraient pas à sortir et dont la Révolution (voire les révolutions) française(s) n’ont été que l’expression.

Ces éléments sont au nombre de quatre :

– En premier lieu, nous vivons – comme à l’époque prérévolutionnaire – à un moment de sentiment d’éloignement profond et d’écart profond entre les élites et le peuple. Ce sentiment d’écart et d’éloignement se traduit par le sentiment d’une corruption à grande échelle de celles-ci et d’une perte de légitimité de leur discours.

– En deuxième lieu, nous assistons – comme à l’époque prérévolutionnaire – à un phénomène de sentiment du privilège inacceptable des gouvernants alliés à l’idée d’une exclusion toute aussi forte de la classe populaire ou d’une certaine partie de la population.

– En troisième lieu, de même que la petite noblesse s’étiolait avant la révolution et qu’elle était décalée de Versailles (comme le montre l’admirable film de Lecomte, « Ridicule ») nous assistons aujourd’hui à un déclin des clercs (et des intellectuels) lié à un appauvrissement de plus en plus important des classes moyennes qui s’éloignent de plus en plus des sphères d’un pouvoir qu’ils avaient pourtant pour mission de relier au peuple.

– Enfin en dernier lieu, nous vivons – comme à l’époque qui nous intéresse – à un croisement assez étrange dans le domaine moral entre une montée des pratiques « anomiques » (c’est à dire dépourvues de normes et de limites) et corrélativement à une même montée opposée d’un discours moralisateur (et à l’opposé souvent hyper-normé et normatif).

Ce dernier point est d’ailleurs celui qui est sans doute le moins exploré. Il est sans doute le plus flagrant. Comme l’excellent livre de C Lasch La culture du narcissisme l’a montré, les psychologues ont mis en évidence la montée contemporaine d’une nouvelle forme de névrose : un certain narcissisme que l’on appelle désormais « perversion narcissique ».

Ce narcissisme se caractérise notamment par une attitude hyper séductrice d’un individu ou d’un groupe qui cherche à capter l’énergie d’un autre en usant de différents stratagèmes. Cette montée en puissance (contestée par certains, mais ils sont rares) se trouve tout aussi bien dans le domaine des relations amoureuses que dans le monde du travail et de la famille. Il est également relié à une montée de la dérégulation dans le domaine sexuel, familial et affectif qui fait dire à certains que nous serions dans l’ère de la guerre des sexes. A ce narcissisme et cette guerre s’opposeraient une double montée des revendications et des discours moraux de tous types allant de l’exigence d’éthique renouvelée et grandissante, à une demande de plus en plus forte de droit et de valeurs en passant par des pratiques dites de demande de pleine conscience et d’épanouissement moral de l’homme vu uniquement comme esprit et plus comme corps aussi.

Ces éléments existaient parfaitement à l’aube de la Révolution française. Cette révolution – on ne l’a pas assez dit – fut la mise en œuvre de la pensée des Lumières mais elle fut également le témoin de l’émergence d’une pensée de l’ombre. En effet, avant la Révolution, l’un des best-sellers de l’époque fut sans doute les confessions de Rousseau, son contrat social et son Emile si tourné vers l’éthique et le sensible. Cependant la pré-révolution fut également le moment de l’écriture et de la « découverte » des textes de Sade et de Choderlos de Laclos et de ses Laisons dangereuses. La pré-révolution fut donc marquée tout autant par Emile que par Valmont.

Notre époque ressemble aussi à ce moment. Elle voit de plus en plus coexister en son sein ces deux logiques hyper-moralistes et a-moralistes se développer et se conjuguer voire se livrer la guerre continuellement. Cette guerre apparut aussi au moment et à la veille de la Révolution. Que cache-t-elle, que révèle-t-elle ?

Un malaise autour de l’amour, de l’éthique, de la morale et des sentiments qui n’est pas assez creusé et qui ne le fut peut-être pas assez avant la Révolution et nous devrions le creuser davantage si nous voulons éviter qu’à nouveau le torrent de la terreur vienne nous emporter.

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Emotions & decision-making in a vuca world

Estimated reading time: 3 min.

This week was the first one of COVID-19 confinement in Paris. Weird times. Passionating times. Great times for thinking and writing. Good times for decision-making?

THE IMPORTANCE OF DECISION-MAKING IN A VUCA WORLD

OK let’s start with a small virtual ice-breaker. Please raise your finger if you have the feeling that the progress of the world escapes you. You can do it discreetly, in front of your screen. If you raised your finger, I can reassure you: it’s a fairly general feeling. At the end of the Cold War, the American military, who are very creative people and who raised their finger long before us, chose the acronym “VUCA” to describe this phenomenon. VUCA is a world that has become VOLATILE, UNCERTAIN, COMPLEX and AMBIGUOUS.  

Deciding is an art. Managers and leaders are meant to decide and supposed to make the “right decisions”. Each life is a sum of decisions that we make, more or less important and founding. As an example, our diet alone requires an average of 227 decisions per day (Wansink & Sobal, 2007).

So, the question is : what’s the right place for emotions in decision-making in a VUCA world?

BEWARE THE HYPERTROPHY OF RATIONALITY (EVEN AROUND A VIRUS).

Do you know Phineas Gage? In the 19th century, the brain of this railway worker had been seriously injured but he kept most of his intellectual faculties. It looks like a miracle! Nevertheless, the brain zone of emotions had been damaged. Consequently, he was left simply unable to make a decision. 

Antonio Damasio, a Portuguese neuroscientist, used his case in his book Descartes’ Error: Emotion, Reason, and the Human Brain (1994) to show that emotions are a fundamental input to rationality. Emotions are everywhere, whether you like it or not. So please, never pretend that you’re a cold blood rational corporate freak. Any decision is led or at least biased by your feelings and emotions. Body and mind are interconnected. And a virus is not only a medical affair, but also an ethical affair

LEAVE SPACE FOR EMOTIONS, BUT DON'T LET THEM CHOOSE FOR YOU (OR VOTE)

Emotions are sometimes very bad advisors. When you’re feeling really sad, bored, angry, afraid, disappointed, you should probably differ decision-making and focus on… your emotion. And you know what? Positive emotions are also badly interfering sometimes, for example if this sales person is funny or likeable 🙂

Emotions should be accepted, they are part of the game and should not be avoided. Let’s use them as a complement to other ways of thinking and judging. Here are 2 concrete tips to help us about that.

TIP #1 = BE EMORATIONAL & MINDFUL.

You have to make a decision on a tricky problem. First step, focus on rationality and second step, focus mainly on your emotions.

– start by gathering as much information as possible. Preferently do this as a team and share, share, share: you will feel the magic of collective intelligence.

– then, generate ideas, different options and potential decisions you could make.

– evaluate them based on a few clear choice criteria. Nota bene: it’s really important that you define them upstream, before idea generation.

– and finally, create a space for emotions… When the rational choice is almost done, each team member can isolate in a cosy and calm environment, why not in the dark… and will focus on emotions that come naturally when thinking at the different options. Positive or negative emotions? Which ones? Why? How can we improve or adapt to feel more comfortable? Should we make another decision? Share, Listen, Improve to make in the end a decision coming from both your reason and emotions. 

TIP #2 : EMOTIONS AS ANOTHER WAY OF THINKING (EDWARD DE BONO)

Do you know the 6-hats thinking method by Edward De Bono, a Maltese American physician and psychologist?

De Bono proposes to use “lateral thinking”, focusing on one specific type of thinking at a time:

-RED HAT = intuition and emotions, expressing feelings without caring about the law of logic

-WHITE HAT = facts and figures

-BLUE HAT = organizing and giving new directions, changing the angle of thinking

-GREEN HAT = new propositions, creativity, propose alternatives

-YELLOW VS BLACK HAT = optimist VS pessimist, opportunities VS risks…

You can use the 6-hats thinking method for collective ideation, for ideas enrichment and selection, and much much more! What I like and value in this method, is that emotions are considered as a type of thinking, they are entitled to express themselves and assert themselves in a decision-making process.

To conclude, I’d like to say that emotions and rationality look like a “double competence” that is damn useful in decision-making. And even more in a VUCA world. My colleague Herve Collignon told me that emotions definitely help us define a VISION, with more UNDERSTANDING, a good level of CLARITY and AGILITY, which looks like the right answer in a VUCA world. So, in these troubled times more than ever, let’s use both reason and emotions. Empathy is a good one.

Jean.

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La créativité, c’est comme l’improvisation : ça s’apprend !

Temps de lecture estimé : 3 min.

En période de crise avancée, une fois un diagnostic bien posé, il est temps de penser à changer le monde. C’est sans doute pour cela que nous vivons un momentum sur l’innovation – open innovation, innovation participative, design thinking à tous les étages !

Lorsqu’un système éprouve la nécessité de se réinventer, il peut trouver des outils du côté de la créativité. La créativité a encore de beaux jours devant elle !

LA CREATIVITE C'EST QUOI AU JUSTE ?

La créativité n’est pas une performance, comme l’est par exemple la productivité vis à vis de la production, ou la rentabilité vis à vis de l’investissement… 

La créativité est plutôt un processus, une démarche, une capacité à faire les choses différemment. Elle nous permet de sortir d’un système (quel qu’il soit) et de construire des alternatives.

LA CRÉATIVITÉ ÇA SE VIT

Je discutais dernièrement avec la dynamique patronne d’une agence créative qui, depuis 30 ans, explore le design avec une créativité extrêmement poussée. Elle me confiait sa conviction que certains sont des “creative natives” qui, dès la naissance, font les choses différemment. Voici la preuve que la créativité n’est pas qu’une somme de techniques mais avant tout un état d’esprit, une manière d’être et de percevoir le monde. 

Heureusement, nous sommes tous créatifs. Un bon animateur en créativité doit insuffler cet état d’esprit dans un groupe, en instaurant et en faisant respecter des règles alternatives lors des sessions de travail. 

TROIS RÈGLES DE BASE DE LA CRÉATIVITÉ

Voici trois règles de base qui permettent d’instaurer un climat favorable à la créativité au sein d’un groupe.

REGLE N°1 : SOYEZ PRÉSENT “ICI ET MAINTENANT”, DISPONIBLE POUR LE GROUPE

“Beaucoup d’individus vivent en permanence dans le passé. […] D’autres, au contraire, ne sont que futur. […] Certains vont jusqu’à sacrifier toute la vie, en se fixant un objectif au-delà de la mort (le paradis par exemple). Dans les deux cas, l’individu n’a pas atteint le seuil de créativité. Il n’est pas disponible.” 

Gilbert C. Rapaille, La relation créatrice, éditions Créargie

  • REGLE N°2 : N’AYEZ PAS PEUR, FAITES VOUS CONFIANCE !

… d’abord confiance en vous même : 

“Découvrez que votre cerveau est d’une richesse inventive immense. […] Retrouvez confiance dans votre imagination et donc dans votre capacité d’invention.”

JP SOL, Techniques et Méthodes de Créativité, éditions Créargie 

… puis confiance dans les autres : écoutez, ne jugez pas, rebondissez sur leurs propositions !

“La créativité, c’est le fait de relier deux dimensions jusqu’alors étrangères l’une à l’autre”.

– Arthur Koestler

  • REGLE N°3 : restez ENTIER = utilisez votre TÊTE + votre CŒUR + votre CORPS

Voici à ce sujet quelques extraits de “Je t’aime, Je ne t’aime pas”, “La relation créatrice”, éditions Créargie.

L’intelligence sur-valorisée? 

“Les structures oppressives maintiennent les individus dans un état de sous développement affectif.”

Des trésors de créativité enfouis

“Dans un cerveau créateur tout se passe comme si l’intelligence avait retiré la garde qui veille aux portes…” Freud

Mais l’intelligence reste l’alliée de la créativité

La pensée et le langage offrent “la connaissance de la logique du modèle dominant pour traduire ce qu’ils viennent de découvrir et changer cette logique elle-même.”

La créativité, c’est comme le théâtre d’improvisation : ça s’apprend ! D’ailleurs il n’est pas étonnant qu’il y ait des ponts entre les deux.

Si la créativité est un état d’esprit sur lequel on peut agir, elle présente également des techniques et des méthodes qui, lorsqu’elles sont bien employées, permettent à des groupes d’aller vraiment plus loin.

Les techniques

Temps de lecture estimé : 3 min.

La créativité et le théâtre d’improvisation ont en commun l’existence d’un groupe, et la nécessité d’y nourrir un climat favorable. Il y a pour cela trois règles du jeu : être disponible pour le groupe, se faire confiance, rester entier… 

Mais l’état d’esprit ne fait pas tout !

Comme en impro, la créativité dispose de quelques techniques de base qui permettent de “stimuler” la production d’idées. L’animateur, à la manière d’un chef d’orchestre (ou d’un metteur en scène?), pourra combiner une ou plusieurs de ces techniques de créativité à travers des méthodes et des exercices.

Voici donc les trois grandes techniques de créativité qu’il a à sa disposition

TECHNIQUE 1 : L'ASSOCIATION

L’association est une technique créative en soi : à la fois féconde, mais parfois un peu douloureuse.

Prenons l’exemple d’un improvisateur débutant, il est souvent plus simple pour lui d’être seul en scène plutôt qu’à deux, trois ou quatre comédiens. Prenons un autre exemple : vous êtes à la terrasse d’un café avec un ami de trente ans. La discussion va bon train : on se raconte ses petites actualités, les potins, on fait des commentaires discrets sur les passant(e)s… Soudain débarque une vague connaissance qui a décidé de s’inviter à manger. Un vrai trouble-fête !

Et pourtant, l’association a du bon ! 

Pour reprendre l’exemple du comédien en improvisation, sa performance peut devenir bluffante lorsqu’il pratique un bon travail d’écoute et qu’il construit sur l’histoire proposée par ses partenaires. Il se nourrit des autres comédiens. En ce qui concerne les deux amis en terrasse, il ne serait pas étonnant que le niveau de la discussion monte sensiblement : les psycho-sociologues ont d’ailleurs démontré que la qualité d’un travail était améliorée lorsqu’on intègre un “parfait inconnu” au sein d’un groupe constitué de personnes qui se connaissent préalablement. 

Ce bénéfice de l’association, qui vaut pour les groupes d’individus, vaut également pour les idées.

Alors associons les idées par le brainstorming (Alex Osborn), rebondissons les uns sur les autres avec spontanéité, obligeons nous à former des chaînes d’idées, partons en Mind Mapping (Tony Buzan) !

TECHNIQUE 2 : L’ÉLOIGNEMENT CRÉATIF

Quoi de mieux pour résoudre un problème que de l’oublier pour un temps

L’éloignement créatif consisite à s’éloigner de la question de créativité, à “vagabonder avec méthode” (Paul-Hubert Des Mesnards).

L’animateur va transposer le problème ou la question : 

  • soit par une ANALOGIE, on pose un problème “qui ressemble”. La métaphore, le bio-mimétisme ou le portrait chinois sont des méthodes puissantes. 
  • soit par une INVERSION, on va chercher à créer le problème et non à le régler ! “Comment développer notre image de marque?” deviendra : “Comment pourrir notre réputation?”… bons moments en équipe 100% garantis.

  • soit par le STORYTELLING : histoire racontée à un enfant, rêve éveillé, méthode Walt Disney…
 

TECHNIQUE 3 : LA BISSOCIATION

Elle consiste à combiner deux dimensions, deux champs de référence pour trouver des idées et des solutions inédites. On cherche donc des hybridations improbables, chimères acceptées !

Tout simplement, prenez un mot au hasard dans un journal et cherchez à le relier à votre question de créativité. Brosse à cheveux + chloroforme = une brosse nouvelle génération qui apaise le cheveu, contre les effets du stress et de la pollution. 

On peut également utiliser des photos. Chez Créargie nous faisons travailler des groupes sur des senteurs, des musiques… 

En créativité, l’animateur tient un rôle primordial. À travers l’instauration de règles du jeu (climat favorable) et la combinaison de techniques de créativité (association, éloignement, bissociation), le succès de groupe dépend de son action.

Mais pourquoi pas imaginer des groupes entraînés et 100% autonomes ? Comme en impro, où chaque comédien est également son propre metteur en scène.

Jean.

Le design thinking : la créativité des designers pour tous ?

Temps de lecture estimé : 3 minutes.

La première fois que j’ai entendu parler de design thinkingj’étais responsable marketing dans le monde fabuleux du yaourt. J’avais déjà conduit de nombreux projets innovants.

Je vais être honnête : mes premières réactions ont été « encore un truc d’américain ! », « on le fait déjà », « toute une histoire pour nous rappeler les basiques de l’innovation… ».

Bref, j’ai fait mon français qui râle.

Depuis, je me suis familiarisé avec cette approche et je l’ai pratiquée. Résultat : je râle toujours, mais j’en sais un peu plus.

1 - Le design thinking : votre allié désigné

Cocorico ! Contre toute attente, le mot design vient du vieux français “desseign (l’intention, le projet, le dessein). Nous sommes maintenant habitués à ces tours de passe-passe linguistiques : découvrir ici l’étymologie du mot brief.

Le design thinking est une approche de la conduite de projet centrée sur la créativité. Il consiste à s’inspirer des bonnes pratiques des designers pour résoudre des problèmes dans d’autres domaines*.

Le design thinking ne suit pas un processus linéaire. Il nous fait explorer des espaces qui s’entrecroisent

– Empathie : cherchez à tout connaître de la vie et des aspirations de l’usager. Allez au-delà de ce qui est dit ou montré. Une carte d’empathie vous aidera à synthétiser vos découvertes. 

– Définition : posez le problème puis transformez-le en question de créativité.

– Illumination : générer des idées ! Pour animer les séances de créativité, jetez un coup d’œil à mes articles sur le sujet

– Prototypage : selon la formule de David Kelley, c’est “penser avec les mains”. Amusez-vous : storyboard, sketch, dessin, maquette… Vous pouvez aussi modéliser le parcours client, c’est-à-dire l’expérience avant la vente, au moment de la vente, ou après la vente… 

– Test : retour d’expérience de l’usager.

Au cours d’un même projet, on fait plusieurs boucles entre ces différents espaces (itérations).

2 - Le design thinking : un état d'esprit avant tout

Plus qu’une méthode, le design thinking est une philosophie. En voici quelques principes.

  • Plongez dans l’inconnu, et avec le sourire ! Ayez confiance. 
  • Mettez l’humain (le consommateur? l’usager? le citoyen?) au cœur de la démarche.
  • Identifiez ses besoins tacites, au-delà des besoins exprimés, pour lui proposer une expérience qui l’enchantera.
  • Impliquez-le si possible dans le processus grâce à la co-créativité.
  • Oubliez les vieilles techniques de “techno push” et de “market pull” : restez centrés sur l’humain. 
  • Acceptez l’échec, célébrez le droit à l’erreur. En américain on dit “fail fast, succeed sooner”. 

 

3 - Quelques succès célèbres

Quel est le point commun entre la première souris d’Apple (1980) et des couverts à salade ? Le design thinking bien sûr ! Voici quelques autres exemples. 

  • HIPPO, le bidon à eau qui roule. Il fallait avoir l’esprit design pour aboutir à cette petite révolution qui donne vraiment envie d’aller chercher de l’eau claire et propre. 

  • La brosse à dents intelligente d’Oral-B. Elle se recharge par un port USB, et en même temps, un diagnostic permet de commander des recharges si besoin.

  • AirBnB, la plateforme hôtelière entre particuliers. Le design thinking l’aurait sauvé de la faillite en 2009.

4 - Quelques limites : vers le design sinking ?

  1. D’abord, comme toutes les modes, le design thinking est tyrannique : ça fait bien, c’est « in », tout le monde doit s’y mettre… Stop ! Lancez-vous pour les bonnes raisons.
  2. Le design thinking est devenu une méthodologie formelle, quasi religieuse. Or, ce n’est pas fidèle à l’esprit design. En effet, chaque organisation est unique et devrait développer sa propre approche de la créativité.
  3. La démarche doit être bien animée. Dites non aux gourous (trop subjectifs), et dites non aux mécaniciens (trop objectifs). 
  4. Enfin, le design thinking ne permet pas de générer des innovations scientifiques de rupture.

Quoi qu’on en dise, le design thinking nous rappelle un bon basique : c’est pour les gens qu’on innove. Et nous l’avions peut être oublié.

Jean.

* Au fond, on pourrait imaginer d’autres analogies avec des professions qui passent leur temps à résoudre des problèmes : le doctor thinking, le researcher thinking, le hairdresser thinking, etc…

Quel type de créatif êtes-vous ?

Temps de lecture estimé : 2 minutes.

 « Tous créatifs ! ». La plupart des animateurs en créativité partagent cette conviction. Pour être un peu plus précis, je dirais « Tous créatifs, mais pas de la même manière ». D’ailleurs, cet article collaboratif va nous le prouver. Merci aux 258 personnes qui y ont participé !

Nous portons tous un regard différent sur une même situation. A chacun sa manière de percevoir un problème et les manières de le résoudre. Notre tête, mais aussi nos émotions et nos tripes nous offrent des clés de lecture qui sont toutes personnelles. Et c’est tant mieux !

D'abord, quelques questions sur vos préférences...

Je vous ai interrogé du lundi au jeudi sur des questions toutes simples qui peuvent indiquer vos préférences, vos clés de lecture personnelles. Voici l’ensemble des résultats que vous avez produits.

Je me suis bien amusé sur le test de Rorschach, où nous avons vraiment vu toutes sortes de choses : une chauve-souris, un chat hurlant mais aussi deux chiens qui se disputent un morceau de viande, l’avant d’un scooter ou encore deux fennecs qui s’embrassent ! Une personne y a même vu son ex-mari !

Le modèle des préférences cérébrales de Ned Herrmann

Le chercheur Ned Herrmann a travaillé sur les différentes préférences cérébrales. Le modèle qu’il a mis au point permet d’évaluer les modes de pensée préférentiels.

Pour connaître vos préférences cérébrales, voici deux tests très simples à réaliser :

Le cerveau droit est intuitif et global, le cerveau gauche est analytique et logique.

Le cerveau cortical est réfléchi et conceptuel, le cerveau limbique est émotionnel et affectif. 

Voici surtout les résultats des 66 participants qui ont pu réaliser le test. Par exemple, je suis 95% Droit et 61% Cortical.

Mon étonnement ? La moitié d’entre nous est « CORTICAL – DROIT ». C’est un profil assez naturellement créatif, entrepreneur voire artiste. Ma question? Comment recruter prioritairement des profils complémentaires, qui nous apporteraient d’autres regards ? Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire 🙂

Mais finalement, à quoi ce test sert-il ?

 

  • à titre personnel, il permet de connaître son « mode d’emploi » et de le partager avec les autres.
  • à l’échelle d’une équipe, il permet de voir si le groupe est équilibré ou s’il risque l’entre-soi.

Oui, la diversité est toujours une très bonne nouvelle pour l’animateur en créativité. D’ailleurs, c’est prouvé par la Science : les différences ont un effet bénéfique sur la qualité du travail produit par un groupe, par exemple en matière de mixité hommes-femmes ou de rencontre entre les générations.

Finissons par une question plus fondamentale. A quoi bon mettre les gens dans des cases ? Si on le voulait, le pourrait-on seulement ? Cette question mérite d’être posée (merci Patrice Bourdon.)

Pas besoin du test de Herrmann quand on a un goût certain pour… la créativité !

Jean.

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